Comment choisir un collège en 2021

Comme tous les parents de CM2, comment choisir un collège pour mon fils est MA préoccupation scolaire principale de l’année. “Nos années de cm1 cm2” ne sont certes pas encore achevées, mais cela y ressemble quand même beaucoup. Dans l’enseignement public, l’enfant est affecté par l’inspecteur d’académie dans le collège du secteur géographique de son domicile, une dérogation restant cependant toujours possible. Si vous ne souhaitez pas scolariser votre enfant dans l’enseignement public, il faudra constituer un dossier composé principalement des résultats scolaires du CM1 pour ensuite se présenter à un entretien, avec le risque de recevoir une réponse négative.

Pour avoir simplement un ordre de grandeur, nous dirons qu’il existe 6000 collèges publics et 2000 collèges privés. Il s’agit d’en trouver UN.

Les vacances de la Toussaint sont l’occasion pour de nombreux établissements de rencontrer enfants et parents dans cette étape de sélection et les décisions d’admission vont perdurer durant ce premier trimestre. Petit résumé de mon expérience.

Comme parent, je n’ai pas fait le choix de choisir un établissement proposant une continuité directe entre le primaire et le secondaire. C’est là aussi un choix assumé.

Le critère de proximité m’a toujours semblé prépondérant en primaire. Le temps qui n’est pas perdu dans des transports épuisants, la possibilité qui est la nôtre de couper la journée par un déjeuner familial, le temps gagné pour le travail à la maison ou nos diverses activités, un temps de sommeil privilégié, tout cela me semblent plus important pour le jeune enfant que le prestige ou la pédagogie de l’établissement.

Le collège est une véritable rupture avec une enfance que je souhaitais la plus insouciante possible. Je ne cache pas ma très faible appétence pour le collège : la figure tutélaire de l’instituteur disparue, nous ne pouvons cependant pas encore entrer dans un lycée et ses problématiques d’orientation. Je ressens ce collège unique comme un ventre mou du système éducatif : il conditionne pourtant déjà tant de choses sans qu’on en prenne véritablement conscience.

Dépasser les classements de la presse

La presse publie de nombreux classements : celui de l’Etudiant, celui du Figaro, le ministère de l’éducation fournit également différents outils pour classer ses collèges.
Ce sont des outils qui montrent vite leurs limites. Comment choisir un collège reviendrait à considérer les résultats au brevet comme le critère principal. Même avec le taux de mention, ce classement ne signifie pas grand chose à mes yeux. Il permet au mieux de savoir où je ne souhaiterais jamais scolariser mon enfant mais je ne suis pas capable d’apprécier en quoi une note de 19,54 constitue un plus vs un établissement noté 19,18.

Le meilleur collège pour les uns est le pire pour les autres

Je ne crois pas aux réponses toutes faites dans l’éducation. Comme parent comment choisir un collège signifie trouver le meilleur endroit pour SON enfant, l’endroit où vous pensez qu’il va s’épanouir le mieux durant ces quatre années cruciales de son développement. Celui qui va lui ouvrir le plus d’horizons, le tirer vers le haut et ne pas l’exposer inutilement à une violence que je sens pointer dans tous les milieux sociaux. La meilleure réponse me semble de se documenter sur les établissements, de rencontrer leurs responsables et de ne pas s’y prendre à la dernière minute. J’ai rencontré partout des responsables passionnés par leur métier, dévoués à l’épanouissement des enfants, impliqués dans leur métier tant dans le privé que dans le public.

La problématique des options

Pour la première fois, on va vous demander d’engager votre enfant sur une première voie. Quelles options sont à considérer ? Allez-vous opter pour des classes bilangues et renforcer cet apprentissage linguistique et culturel ? J’ai renoncé pour ma part à une option chinois qui rencontre un franc succès.

Désir de ne pas surcharger dans ce secteur un enfant qui a déjà à maîtriser un environnement bulgarophone et russophone. L’Éducation Nationale n’est pas pour moi le seul moyen d’une ouverture au monde et aux langues qui est déjà bien réel. L’option sport aurait pu être envisagée si elle se traduisait par une possibilité de se consacrer pleinement aux échecs et aux exigences d’un sportif de haut niveau. Trop pointue dans notre zone géographique.

Au final j’ai choisi une option théâtre parce que je sais le plaisir que mon enfant y prendra. L’objectif n’est pas d’en faire un futur sociétaire de la Comédie Française, le théâtre développe une maîtrise du corps, de la prise de parole en public, sans parler de la beauté des textes littéraires et du fait d’intégrer une troupe. On ne joue pas seul. Demain, ce sera un renforcement par du latin/grec que j’estime indispensable dans l’élaboration d’une culture générale classique et humaniste.

Le coup d’après

Je ne peux penser au collège sans avoir le lycée en perspective. ET même sans penser à l’enseignement supérieur. Je trouve le système de parcoursup particulièrement inquiétant. Il donnera une importance prépondérante aux établissements fréquentés. Tous les parcours ne se valent pas, une mention très bien dans un établissement ne vaut pas la même chose que dans un autre. Il ne m’appartient pas ici de juger cet état de fait qui fait mal à un principe aussi important que celui de l’égalité des chances, il s’agit de permettre les possibles à mon enfant.

J’ai dans la tête ce que disait avec justesse un responsable d’une des plus grandes classes préparatoires : il reçoit plus de 2500 dossiers pour une cinquantaine de place. Tous des enfants brillants. Comment choisir ? Tisser au fil du temps des liens de confiance entre établissements n’a pas de prix.
Ce qui peut paraître lointain ne l’est jamais tant que cela : la continuité collège-lycée-superieur me semble importante.

Voici donc comment je fus amené à choisir un collège pour mon fils pour 2021. En espérant que les difficultés de la vie ne viennent pas remettre en cause ce fragile équilibre. Il s’inscrit dans une histoire personnelle, dans une géographie qui est celle de mon lieu de vie actuel, dans la recherche de la meilleure offre correspondant aux potentiel et aux envies de mon enfant et dans la réponse favorable donnée par ce respect mutuel dans la projet d’établissement et les valeurs qu’il contient.

Il est le même que celui qui guida ma mère il y après d’un demi-siècle. L’éducation est faite de continuités et de ruptures, elle est faite de rencontres tant de nouveaux camarades que de professeurs. Nous avons hâte de ces rencontres sans reléguer celles du passé !