Télérama se penche sur les devoirs de vacances et pose à plusieurs spécialistes la question de leur utilité. Sur sa couverture papier il se demande s’il faut les sécher, sur le web il se demande s’il faut carrément brûler ces fichus devoirs de vacances ! Bigre, l’autodafé de manuels scolaires serait-il de nouveau à la mode ?
Les devoirs de vacances : un business des éditeurs ?
- 4.5 millions de cahiers de vacances se vendent chaque année
- Un chiffre d’affaire de 25 millions
- « Le plus gros des ventes se fait pour le CP et le CE1, ensuite cela va en décroissant. Plus un enfant
grandit, moins il a envie de cahier de vacances », détaille Cécile Labro, directrice du parascolaire chez Hachette Education.
- 4.5 millions de cahiers de vacances se vendent chaque année
- Un chiffre d’affaire de 25 millions
- « Le plus gros des ventes se fait pour le CP et le CE1, ensuite cela va en décroissant. Plus un enfant
grandit, moins il a envie de cahier de vacances », détaille Cécile Labro, directrice du parascolaire chez Hachette Education.
Présenter les cahiers de vacances comme un business des éditeurs dans une période structurellement creuse est sans doute une réalité. Mais c’est un peu réducteur et cela ne répond pas à la question de savoir pourquoi les parents les achètent. Je me souviens l’an dernier d’avoir reçu une invitation à donner mon avis sur différents modèles de cahiers de vacances : il n’était question que de couleurs, de choix d’illustrations et du caractère attractif de différents personnages. Pas de grande différence avec un test marketing sur le packaging d’un paquet de biscuit.
La mauvaise réputation
Je viens juste de recevoir la dernière offre publicitaire en cette fin d’année scolaire de Bordas et je ne sais que penser d’un message marketing qui m’annonce que ce sera le premier cahier qu’on finira ! C’est dire la confiance dans le système. Bordas nous donne quand même la possibilité de feuilleter et franchement les outils sont de qualité, assez semblables avec ce qui est proposé comme ouvrages pour l’année. Si les éditeurs eux-mêmes ne croient pas en leurs outils, où allons-nous ?
Travailler pendant les vacances sert-il à quelque chose ?
On trouve pas mal de spécialistes qui vont vous vanter les vertus du repos salvateur. Et je suis assez d’accord avec eux aussi. Encore faut-il savoir ce qu’on entend par repos ! Je crois qu’on ne peux pas se reposer d’apprendre, et cela reste valable à tout âge. Cela ne signifie pas que le travail scolaire soit l’alpha et l’oméga du savoir. Premier paradoxe : il est vain d’espérer comprendre une notion qu’un enseignant et tout un travail ont abordé longuement en lisant entre la plage et la partie de boule les aventures de Choupinette cinq minutes par jour. Quitte à faire quelque chose, autant le faire bien. Et l’objectif du cahier de devoirs de vacances n’est pas clair : un bon élève qui aime apprendre n’y apprendra rien, le trouvera simpliste et ennuyeux. Un élève qui n’a pas su maîtriser un savoir quelconque ne peut le faire dans un contexte absolument défavorable à tout effort. Trop pour certains, pas assez pour d’autres : il n’ a rien à voir avec le stage de pré-rentrée qui aura un tout autre rendement. Pour un tout autre prix il est vrai.
En conclusion, je suis toujours à la recherche non de « devoirs » de vacances mais de « pouvoirs » de vacances pour l’acquisition de nouveaux savoirs. Un cahier -papier ou en 2019 numérique avec ses apports propres – est un chemin qui nous emmène vers des rives du plaisir de savoir. Réaliser une fusée à eau, apprendre à programmer en python un jeu de calcul, résoudre une énigme aux échecs et y reconnaître des figures géométriques, trouver en famille le compte est bon d’Armand Jammot, voilà un cahier de vacances qui à une autre allure qu’un labyrinthe avec la dernière vedette de football. Allez tiens, le meilleur cahier de devoirs de vacances c’est celui que je fais moi-même et tant mieux s’il n’est pas écrit par des enseignants qui suivent un programme !
Magazine Lifestyle | Les cahiers de vacances ne connaissent pas la crise https://t.co/beYXc6V2fs via @Le_Progres
— Mesenfantsautop (@mesenfantsautop) 12 juillet 2019