Enfances de classe Bernard Lahire : de l’inégalité
Je retrouve dans cet article du Monde une phrase que j’ai prononcée à mon dernier conseil d’école : « nous vivons peut-être dans le même quartier, mais pas dans le même monde. »
Cela résumait tout ce que j’ai pu ressentir dans mes attentes vis à vis de l’école et comment les autres parents d’élèves réagissent.
C’est dire que je me sens concerné lorsque dès l’introduction Bernard Lahire avance : « Les enfants vivent au même moment dans la même société, mais pas dans le même monde. »
Sans doute beaucoup d’évidences, du style mieux vaut être riche et en bonne santé que pauvre et malade. Mais ce qui m’intéresse le plus dans cette analyse du phénomène de la réussite scolaire est l’impact de toutes les politiques qui apparaissent bien éloignées de l’école : le logement, le sport, l’alimentation, sans parler de l’aspect culturel plus directement cité.
Le modèle de précarité généralisée pour un nombre croissant d’entre nous ne fera que générer un échec scolaire grandissant auquel le dédoublement des classes à 12 élèves n’apportera rien. Dans ce débat sur France Culture, on se quitte en avançant le concept de vie « augmentée » ou diminuée. Cela me rappelle aussi quelque chose.
Ce que je ne ressens pas dans la société actuelle c’est ce sentiment de révolte profond devant le massacre annoncé d’une jeunesse. Pour reprendre une formule entendue : l’école fait ce qu’elle peut avec ce qu’elle a. Alors que je lui demande de faire ce qu’elle doit avec ce qu’elle n’a pas !
D’abord sur la langue. D’où mon emportement quasi-révolutionnaire pour ceux que j’appelais les collaborateurs de la médiocrité, prêt à sacrifier pour les plus démunis une exigence d’abord linguistique.
Pas de commentaire.