La bienveillance dans le Monde Diplo
J’ai trouvé cet article signé de deux enseignants du secondaire dans Le Monde Diplo de ce mois de Septembre bien courageux. Courageux de s’en prendre aujourd’hui à cette notion de bienveillance. Courageux d’oser dire que la bienveillance peut aussi servir de cache-misère de la sélection sociale. Personne ne souhaite revenir à une école des coups de règle sur les doigts. L’école d’hier n’est pas un modèle, je n’ai qu’à me souvenir de mes dernières lectures pour m’en convaincre.
Il n’empêche qu’il est criminel au nom de la justice sociale de promouvoir une bienveillance qui s’accommode de toutes les lacunes du monde. Le concept de classe sociale me semblant au passage un peu trop oublié aujourd’hui au profit d’une problématique raciale. Exiger d’un enfant de pauvre et/ou d’immigré le même savoir que celui dispensé dans les meilleurs établissements privés ou publics devrait être une exigence bien supérieure à cette fausse bienveillance qui vous fait applaudir une dictée de 30 fautes sur 29 mots.
Pour ceux qui « savent », qui maîtrisent les codes comme on dit désormais, qui sortent parfois du cadre français pour rencontrer des intelligences de partout, on condamne à la mort sociale plus par des sourires de circonstance que par de sévères froncements de sourcils. Qui aime bien ne châtie pas bien. Mais qui aime bien respecte bien. Et ce respect dû d’abord aux enfants passe par l’exigence. Pas une compétition stérile, pas une comparaison incessante à coup d’évaluations mais une invitation à aller au maximum de ses possibilités. Oui à une école de l’exigence.